Les apothicaireries aujourd’hui

Si les apothicaireries ont disparu avec le temps, il reste possible d’en visiter un certain nombre. En France, plus d’une centaine d’officines appartiennent aux Monuments historiques.

La plupart d’entre elles font partie d’anciens établissements de charité (Hôtels-Dieu, hospices…), de couvents et collèges religieux, dont la pérennité en a généralement permis la transmission. Plus rares sont les  officines « particulières » (n’ayant pas fait partie des établissements précédemment cités) dont le souvenir est parvenu jusqu’à nous : citons à titre d’exemple la pharmacie (du XVIIIe siècle) rue Ozenne, à Toulouse. Beaucoup ont disparu lors des changements de propriétaire (réaménagement des locaux), de la destruction des maisons et immeubles, volontaire ou accidentelle. Ainsi, rien ne semble indiquer que l’une des maisons médiévales (la maison de l’apothicaire, signalée par Louis Cotinat dans le numéro 180 de l’année 1964 de la Revue d’Histoire de la Pharmacie) d’Issoudun ait abritée l’apothicairerie présumée des Templiers, entre le XIIIe et le début du XIVe siècle.

Si les locaux peuvent être particulièrement anciens, les meubles et le matériel pharmaceutique que l’on y voit sont généralement postérieurs au XVIIe siècle. Bien que l’Hôtel-Dieu de Joinville date du XVIIe siècle, le matériel exposé dans son apothicairerie appartient à des siècles plus tardifs. Le temps et les hommes ont souvent eu raison des pots et ustensiles en bois (matière organique difficilement conservable dans la longue durée), verre ou céramique (particulièrement fragiles) cuivre, laiton ou bronze (nombre de canons ont été fabriqués à partir de mortiers en bronze). Malgré tout, les étagères de ces anciennes pharmacies abritent parfois des pots, mortiers, pressoirs… des XVIe.

Parmi les plus beaux témoignages de l’histoire de la pharmacie: l’apothicairerie de l’Hôtel-Dieu de Beaune (existence attestée au début du XVIe siècle, de l’hôpital Saint-Jacques de Besançon (XVIIe siècle), de Saint-Germain-en-Laye (XVIIe), de Mâcon (XVIIe), de Tournus (XVIIe), de l’Hôtel-Dieu de Lyon (XVIIe), de la Maison de la Miséricorde de Montpellier (XVIIIe), de Carpentras (XVIIIe), de Troyes (XVIIIe), de Nuits-Saint-Georges (reconstitution du milieu du XIXe), de l’hôpital de Cluny (XIXe), et bien d’autres encore.

Pour prendre connaissance et/ou visiter les apothicaireries françaises d’aujourd’hui, quelques outils sont ici mis à votre disposition :

  • la base Mérimée du ministère de la Culture, qui permet une recherche par mots-clés dans la liste des biens architecturaux classés

 Image: photographie de l’apothicairerie de l’Hôtel-Dieu de Mâcon. Tirée du site Internet de l’office du tourisme.

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